Il y a déjà 7-8 ans, je rêvais de faire des tapis pour enfants en feutre. Vous savez, une alternative aux trucs carrés vaguement puzzle, en mousse pastel, qu’on trouve dans beaucoup de maisons… J’avais pas le temps, pas le feutre, pas forcément le débouché de vente… mais j’avais l’idée ! J’ai donc profité à fond d’une formation “Création de produits en feutre industriel” organisée par la Maison des laines et donnée par la jeune designer Emelyne Vostier (http://emelynevostier.be/accueil/). Et quand on commence, c’est un peu le foutoir, quand même :-).

PS : c’est pas moi sur la photo, on était 6 à vouloir créer de nouveaux produits, du fauteuil à la veste, du tapis au masque 😉

J’ai commencé par une recherche de formes sur pinterest (formes de tapis, formes de dessins qui s’emboitent, formes de jeux), mais je n’ai rien trouvé qui à la fois me faisait vraiment de l’œil et me semblait applicable. Et comme ça faisait un bon bout de temps que j’avais en tête cette idée d’une sorte de E et de son plus ou moins F qui s’emboiterait, j’ai suivi ma première intuition. J’ai dessiné mes morceaux… après une longue discussion avec les copines sur la meilleure taille. Mon souhait est que le tapis soit modulaire : on le fait à la taille qu’on veut, en achetant 2, 5, 9 ou 223 pièces :-). Mais il faut quand même que la pièce de base soit à la bonne taille 🙂

Deuxième étape, des proto à taille réelle, pour voir ce que ça donne.

Je trouvais que c’était sympa, ça permettait plein de formes et de créativité : carpette de lit ou de bain, paillasson, tapis de salon, jeu suffisamment léger pour être manipulé par de jeunes enfants. Mais il y avait un gros inconvénient : ça ne tenait pas bien ensemble et le tapis se déstructurait assez vite en marchant dessus. J’ai donc essayé de doubler les pièces pour les rendre plus rigides et voir si elles étaient plus stables en s’emboitant.

Troisième étape : doubler les morceaux avec du sac feutré, de la nappe aiguilletée, la partie non mitée d’un pull de marichéri

C’est mieux, en étant doublé, mais ce n’est pas encore le top. D’une part les morceaux rebiquent aux angles (sans doute parce que ce ne sont pas les mêmes matières, et qu’elles ont des tensions différentes), et d’autre part cela bouge encore trop à l’usage.

Alors, ça cogite, ça cogite ! Et là, paf, l’idée du siècle (enfin, pour moi et mon tapis 🙂 :-)). On va fusionner le E et le ”F” pour faire une seule pièce qui devrait beaucoup moins bouger.

Pour ne pas gaspiller de feutre, j’ai d’abord fait un essai en tout petit, avec le feutre doublé. Et cousu à la main, cette fois, parce que la gentille machine à coudre a quand même de la peine avec le feutre de 3 mm. Et c’est pas le moment qu’elle tombe en panne .

Quatrième étape : la nouvelle forme, en petit et en double épaisseur. Et bien, ça tient bien mieux !

Le résultat est vraiment bien. Ça tient vraiment mieux ! Mais double quantité de feutre, couture tout autour… ouche, le prix risque d’exploser. Essayons donc plus grand, en simple épaisseur, avec cette nouvelle forme.

Cinquième étape : la nouvelle forme, un peu plus grande, et en simple épaisseur

Chouette ! Ça tient pas mal !

On va en rester là pour l’instant. Et oui, le feutre qui sera utilisé pour les tapis à commercialiser sera différent (plus clair, plus dense). Autant finaliser vraiment les choses avec le ”vrai” feutre.

En attendant, j’ai deux questions pour vous :

  1. S’il fallait fixer ensemble deux épaisseurs de feutre, quelles seraient vos solutions ? De la plus basique à la plus étonnante ?
  2. Quel nom est-ce que vous donneriez à ce tapis ? (100% laine locale, modulaire, multi-usages)

A bientôt !